Carnet de route

Formation progression sur glacier

Sortie :  Formation progression glacier ski-alpi : 2 jours avec nuitée en refuge du 10/05/2025

Le 10/05/2025 par Mateo Guillau

Sortie du samedi 10 au dimanche 11 mai 2025

Tout a commencé sur la roche tiède d’un site discret, non loin de l’aérodrome. Un rocher, quelques mousquetons, des cordes bien lovées, et autour de nous, ce calme avant l’effort. Baptiste, le guide, nous mène dans les premières manipulations. Les nœuds se nouent, se dénouent, se répètent. Demi-cabestan, cabestan, mouflages… les gestes s’affinent, les automatismes naissent. Nous sommes concentrés, mais l’ambiance reste légère, studieuse, portée par l’envie d’apprendre. Le déjeuner, pris sur place au soleil, ajoute au plaisir simple d’une journée bien engagée.

L’après-midi se poursuit dans le même esprit : tibloc, poulie, progression sur corde… On teste, on ajuste, on progresse. Puis vient l’heure de changer d’univers.

Direction les hauteurs. Sac chargé, on prend la route vers le refuge d'Avérole. Une marche d’approche tranquille, chaussures de ski aux pieds, ski sur le dos. Là-haut, l’accueil est à la hauteur : soupe, plat consistant, tiramisu et surtout, le briefing. On déplie les cartes, on prévoit les étapes pour le lendemain, on anticipe les conditions. L’excitation monte.

5h30. Le réveil sonne. Petit-déj rapide, derniers réglages, et départ. Les premières foulées se font à pied, dans le silence de l’aube. Quand on chausse les skis, les couteaux ne sont pas de trop : la neige est bien dure. On monte tranquillement, le soleil se lève autour de nous. Puis vient le couloir.

À l’ombre, la pente se redresse, le ton change. Crampons aux pieds pour s’exercer, chacun s’applique. On sent l’engagement, le sérieux, la concentration. Et soudain, à la sortie du couloir, la lumière. Le soleil inonde le glacier, baigne les visages. C’est magnifique, presque irréel. Un moment suspendu.

Mais l’effort n’est pas fini. On repart skis aux pieds, cap sur la Pointe Marie. Encordés par équipe de deux, on progresse sur le glacier, appliquant ce qu’on a appris la veille. Le sommet approche, mais la fatigue se fait sentir. Et voilà que le brouillard s’invite, rasant les crêtes, avalant peu à peu l’horizon.

Au sommet, pas de vue. Juste la satisfaction. La montée, l’intensité, l’apprentissage. Tout est là, même sans panorama le moment est magique.

La descente démarre dans une neige difficile, entre dureté et mollesse. Mais plus on perd de l’altitude, plus la neige moquette s’installe. Les sourires reviennent. Et juste avant le petit couloir, une dernière pause pour des exercices : DVA, coupe du manteau neigeux, ancrages, extractions… on ancre les piolets comme on ancre les gestes.

Retour au refuge, puis aux voitures, dans une ambiance apaisée. Le soleil, la fatigue, et cette sensation d’avoir vécu quelque chose de complet.

Une très belle sortie, ponctuée de sourires, d’apprentissage, de moments forts. Et l’envie, déjà, de repartir.

Participants :